pour dessiner, une feuille, un crayon, un carnet… etc… Lorsqu’il repère un sujet, il le dessine avec précision. Ensuite il repasse tous les traits à l’encre de chine et gomme le crayon. Après cela il prend une autre feuille sur laquelle il refait, au crayon, le même dessin qu’alors il peindra. Si bien qu’à chaque tableau correspond un dessin. En trente ans, depuis 1952, l’œuvre de Léon Markarian est composée approximativement de deux cents pièces, une centaine de dessins et autant de tableaux. Il peint uniquement pour son plaisir, et non pour la gloire ou l’argent, même s’il est flatté par l’intérêt qu’on porte à sa peinture. “Je n’ai vraiment jamais pensé qu’un jour je serai connu nationalement et même internationalement” dira-t-il.
Tout cela serait donc resté inconnu du public sans l’intervention de la providence en la personne d’un professeur de dessin, Monsieur Mazod, qui a voulu absolument faire une exposition. Elle eut lieu pour la première fois à la Chambre des Métiers de Nice en 1961.
Ce fut une révélation pour ceux qui découvrirent ce style très personnel d’évoquer, avec une subtilité de tons généralement chauds et contrastés, des scènes du génocide de 1915 vus les multiples aspects de la campagne et de la vie rurale. Qu’il peigne le port de Nice, une nature morte ou le train des Pignes, nous avons l’impression que ces réalités sont issues de féeries orientales.
Désormais nombreux seront ceux qui lui solliciteront des tableaux. Léon Markarian en a exposé dans une vingtaine de galeries d’art. Des émissions télévisées lui furent consacrées. Tout ceci lui donne beaucoup de travail et lui fait regretter de n’avoir pas 40 ans car il n’a plus la même volonté pour se déplacer et assister aux expositions dans différentes villes.
En contrepartie il travaille beaucoup : entre huit et neuf heures par
jour. Il est tellement absorbé par cette passion qu’il dira : « Quand je peins, le ciel peut tomber, je n’entends plus rien…. rien » Max Fourny du Musée d’art naïf de l’Ile de France disait le 30 janvier 1982 : “Il y aurait beaucoup à dire sur l’œuvre de Léon Markarian. Il faudrait parler de ses natures mortes composées de fleurs multicolores, de l’aspect si vivant des personnages dont il anime ses peintures, mieux vaut, semble-t-il, laisser aux visiteurs de cette exposition la joie de découvrir toutes les particularités de son œuvre, d’en admirer la qualité. Et je ne saurais mieux, pour terminer, prouver mon attachement à Léon Markarian et, je le répète, mon estime pour son talent qu’en indiquant ma satisfaction de pouvoir présenter plusieurs de ses œuvres dans le Musée que j’ai fondé, il y a déjà une dizaine d’années aux environs de Paris”.
Jacky Jamgotchian
Principales expositions
1972 – Salon Comparaisons, Paris
1973 – Svea Galleriet, Stockholm
1973 – Musée d’Art Naïf et Marginal, Flayosc, Var
1975 – Galerie Odile Harel, exposition personnelle
1973 – 74 – 75 – 76 – Galerie “La Tache”, Aix-en-Provence
1974 – Musée de Saint-Paul de Vence
1974 – Galerie Ganm, Cannes
1974 – Galerie d’Art Naïf et Marginal, Carrns
1974 – La Boutique d’Art, le Négresco
1975 – VICQ, Musée d’Art Naïf de l’Ile de France
1977 – 78, Galerie du Mûrier, Eygaliéres
1978 – Musée des Ponchettes “Naïfs d’Allemagne et de Provence”, Nice
1978 – Musée Cantini, ‘‘Naïfs d’Allemagne et de Provence”, Marseille
1979 – Galerie Odile Harel Vence, exposition personnelle
1980 – Galerie du Mûrier- Eygalières, exposition personnelle
1981 – Le Grenier de Méounes
Emission télévisée trois chaînes couleur “Naïfs en liberté”, émission de Jean-Paul Seligmann, en 1974.
Emission FR3 “1 dossier par jour Art Naïf’’ en 1979 – 1980 – 1981.
Bibliographie
« Album mondial de la Peinture Naïve » – Max Fourny – Editeur Hervas.
« Arche de Noé » – Louis Pauwels – Editions Max Fourny.
« Le Rêve et les Naïfs » – Max Fourny – Editeur Art et Industries.
« Les chansons françaises vues par les Naïfs » – Editions Max Fourny.